top of page
Rechercher
Photo du rédacteurgci martinique

Une perspective biblique sur l’excommunication

Bien que l’excommunication soit un phénomène rare, il arrive que des décisions difficiles doivent être prises pour la santé de la congrégation et/ou d'un individu.


Par la grâce de Dieu, nous avons cessé d'être des shérifs pour devenir des bergers attentifs qui dirigent les gens vers Jésus. Cela dit, il arrive qu'une situation nécessite une attention particulière et que des décisions doivent être prises pour la santé physique, émotionnelle ou spirituelle d'une congrégation ou d'un individu. Dans ces cas-là, nous nous tournons vers l'exemple de Paul pour trouver des conseils. Il est clair que Paul avait de la compassion pour les congrégations dont il avait la charge. Il a écrit dans 2 Corinthiens 11:28 de sa « préoccupation quotidienne » et de son « souci pour toutes les églises » (BFC). Le Nouveau Testament regorge d'exemples liés à la surveillance et à la discipline de l'église qui informent l'Église à travers tous les âges.


Le désir de Paul pour tous les chrétiens était que leur foi grandisse abondamment, que leur amour les uns pour les autres augmente, et que de leurs congrégations la parole de l'évangile se répande aussi loin que possible (voir 2 Thessaloniciens 1:3; 1 Thessaloniciens 1:8). Il était également préoccupé par la crainte que de mauvaises influences ne s'infiltrent dans l'église et ne détournent certains croyants de la vérité du Christ. Il a averti les convertis de ne pas déserter sa supervision et de ne pas écouter les fauteurs de troubles, ce qui semblait être le danger en Galatie (voir Galates 1:6-7)

Afin de protéger l'église, Paul a autorisé un système de discipline ecclésiastique et, ce faisant, il a établi des précédents pour la pratique ecclésiastique qui restent pertinents pour nous aujourd'hui. Dans des cas extrêmes, cela impliquerait la mise à l'écart de la communion, parfois appelée excommunication. Lorsque nous discutons de ce sujet, il est important de se rappeler que le contexte était toujours le souci pour les églises et l'espoir que le ou les fauteurs de troubles se repentiraient et seraient rétablis dans la communion. La rédemption et le salut étaient les idées maîtresses de la pratique de l’excommunication.


Examinons quelques exemples d’excommunication dans les écrits de Paul et dans les épîtres générales.


Hérésie


L'apôtre Paul et l'apôtre Jean se sont tous deux efforcés de maintenir la pureté des enseignements de Jésus au sein des églises. Leur désir était de maintenir les chrétiens concentrés sur la vie et l'œuvre de Jésus-Christ et de les protéger des vues hérétiques. Notez ce que Jean a écrit à l'un des groupes de maison de son circuit: Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans la doctrine de Christ n’a point Dieu; celui qui demeure dans cette doctrine a le Père et le Fils.

Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison, et ne lui dites pas: Salut! car celui qui lui dit: Salut! participe à ses mauvaises œuvres. (2 Jean 9-11)

L'instruction était de ne pas admettre et d'accueillir dans leur communauté quelqu'un qui avait l'intention de répandre des vues hérétiques sur le Christ. Il s'agit d'un thème commun aux lettres de Paul, notamment à celles des Galates. Il était soucieux de protéger l'Église des versions fallacieuses de l'évangile de Jésus-Christ.

Paul a dit à Timothée de « donner instruction à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines » (1 Timothée 1:3) et a donné l'instruction suivante à Tite: « Si quelqu’un provoque des divisions, éloigne-le de toi après un premier puis un second avertissement » (Tite 3:10 SG21). D'autres traductions du verset dans Tite incluent le mot « hérétique » ou font référence à la division doctrinale. Par exemple, « Celui qui est hérétique, écarte-le après un premier et un second avertissement. » (TOB) « Si quelqu’un suit de fausses doctrines et fomente la division, avertis-le, une fois, deux fois; s’il ne se détourne pas de sa fausse voie, sépare- toi de lui et écarte-le de l’Église » (PVV)


Mauvaises influences


L'église de Corinthe était une église confuse et divisée à bien des égards, et Paul indique que la parole de la croix du Christ est le point de départ de la guérison et de la restauration de l'amour entre eux. Dans sa première lettre, Paul dit à la congrégation qu'elle aurait dû agir plus tôt en renvoyant un homme qui avait eu une relation sexuelle avec la femme de son père (cette formulation implique la belle-mère de l'homme). Selon Paul, la congrégation aurait dû avoir honte de ce qui se passait. Et vous êtes enflés d’orgueil!

Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous? (1 Corinthiens 5:2)

Il ordonne ensuite à l'église de ne pas tarder à l’exclure le plus rapidement possible. Il affirme ensuite son autorité dans la gestion de la discipline de l'église en intervenant lorsque l'église a manqué à son devoir de discipliner quelqu'un qui défie ouvertement et de manière flagrante le code de comportement acceptable de l'église. Après être intervenu, il laisse les responsables de l'église mettre en œuvre son instruction d'excommunication.


Dans ce cas, Paul agit rapidement pour protéger l'église d'une influence négative permanente. Il est intéressant de noter qu'il ne dit pas à l'église de donner au délinquant un premier et un deuxième avertissement, mais qu'il lui demande d'agir immédiatement dans ce domaine.


Esprit calomnieux et accusateur

L'Ancien Testament et le Nouveau Testament sont très fermes lorsqu'il s'agit d'une personne ayant un esprit calomnieux et accusateur. Le problème de la calomnie est qu'elle peut créer un climat de suspicion. Notez les paroles de Paul à Timothée, où il parle de quelqu'un qui provoque la division:

Il est enflé d’orgueil, il ne sait rien, et il a la maladie des questions oiseuses et des disputes de mots, d’où naissent l’envie, les querelles, les calomnies, les mauvais soupçons. (1 Timothée 6:4)

Paul et Jean ont tous deux eu affaire à des accusateurs qui les calomniaient et refusaient d'accepter leur ministère. Dans sa deuxième lettre à Timothée, Paul écrit:

Alexandre, le forgeron, m’a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Garde-toi aussi de lui, car il s’est fortement opposé à nos paroles. (2 Timothée 4:14-15)

Il semble qu'Alexandre le forgeron était en route vers Timothée. Avait-il l'intention de discréditer le message de Paul, et c'est pourquoi Paul en a parlé à Timothée? Paul a également mis en garde contre Hyménée, qui, avec un certain Philet, « ébranlait la foi de quelques-uns » et dont les « bavardages profanes » allait propager « son infection comme la gangrène » (2 Timothée 2:16-18 SG21). En rejetant « l’administration de Dieu, qui est par la foi », explique Paul, « ils ont fait naufrage par rapport à la foi. De ce nombre sont Hyménée et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne pas blasphémer. » (1 Timothée 1:4 DRB, 19-20) L'expression « livrés à Satan » fait référence à l’excommunication (voir 1 Corinthiens 5:5 SG21).


L'apôtre Jean parle également de « Diotrèphe, qui aime à tout diriger » et qui « ne tient pas compte de ce que je dis ».


J’ai écrit une courte lettre à votre Église; mais Diotrèphe, qui aime à tout diriger, ne tient aucun compte de ce que je dis. C’est pourquoi, quand je viendrai, je dénoncerai le mal qu’il commet, lui qui profère des propos malveillants et mensongers à notre sujet. Mais ce n’est pas tout: il refuse de recevoir les frères de passage, et ceux qui voudraient les recevoir, il les en empêche en les menaçant de les chasser de l’église. (3 Jean 9-10)


Diotrèphe était probablement un responsable d'église, peut-être un ancien ou un diacre, qui refusait le ministère de Jean et encourageait les autres à ne pas accueillir Jean ou ceux qui étaient envoyés par lui.


Dans les deux cas, les personnes impliquées ont rejeté les ministères apostoliques de Paul ou de Jean, et il y avait un clair esprit de rébellion, démontrant ainsi un manque d'humilité et volonté de se laisser enseigner.


Réflexions en résumé


Tout d'abord, nous comprenons que la grâce n'est pas une licence pour « tout » - en fait, la grâce nous enseigne à dire « non » à l'impiété et à l'injustice. Mais nous comprenons également que nous vivons dans un monde turbulent où la fragilité de l'être humain est pleinement exposée, et que nous sommes les agents de la guérison qui peut être trouvée en Jésus. Notre tâche n'est pas de juger et de condamner, mais de tendre la main et de conduire les autres vers Celui qui guérit.


Comme l'a dit le Dr Walter Kim dans sa présentation, nous devons écouter avec humilité, apprendre avec curiosité, nous lamenter avec solidarité et aimer avec abnégation. Telle est notre première approche.


Cela dit, en tant que responsables d'église, nous avons la responsabilité de maintenir la décence et l'unité au sein de nos églises. Lorsque des niveaux de division destructeurs apparaissent, il est nécessaire d'aborder ces questions. Et gardez à l'esprit que même lorsqu'une personne a violé son droit de se réunir avec d'autres croyants, cela ne signifie pas que l'église a prononcé un jugement aux conséquences éternelles. La discipline a été appliquée avec le désir à long terme d'une restauration.


Les écritures ci-dessus contribuent à informer les politiques et pratiques d’excommunication de GCI. Lorsqu'il s'agit de personnes qui causent la division en créant des factions hérétiques au sein de nos congrégations, nous pouvons émettre un premier et un second avertissement avant de les retirer de la communion. Il y a, cependant, d'autres occasions qui peuvent impliquer des accusations calomnieuses et un refus d'accepter ou de reconnaître le ministère pastoral où un pasteur ou un responsable pastoral, après avoir demandé conseil à son superviseur confessionnel, peut retirer quelqu'un sans avertissement de la communion afin de protéger la congrégation des dommages ou des défections. Dans tous ces domaines, les préoccupations majeures de l'église restent la rédemption et le salut.

Je vous exhorte, frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d’eux. (Romains 16:17)

L'objectif principal de nos pasteurs et leaders serviteurs au sein de GCI n'est pas de dominer nos frères et sœurs dans la foi, mais plutôt d'être « des contributeurs de leur joie » (2 Corinthiens 1:24). Cela peut parfois être une tâche difficile, alors s'il vous plaît n'oubliez pas de prier pour eux dans leur soin quotidien des églises.


Par Dr Greg Williams, président de CIG et James Henderson, superintendant - Europe

162 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comentarios


Post: Blog2_Post
bottom of page