Comme beaucoup de ceux qui ont grandi dans les zones rurales de l'Afrique subsaharienne avant les années 1960, j'ai fait l'expérience de diverses pratiques de la religion traditionnelle africaine, similaires aux performances des prêtres Baal à l'époque d'Élie. J'ai été élevé dans le village de mon grand-père maternel, où les sanctuaires, les divinités, les bosquets sacrés, les tabous et les festivals en l'honneur des dieux inférieurs et des ancêtres étaient à l'ordre du jour. Enfant, j'ai observé la ferveur et le spectacle qui accompagnaient l’adoration des choses créées - un régime de culte basé sur la peur, qui créait souvent de la méfiance, même entre les membres de la famille rapprochée. Le système de culte ne promettait ni ne pouvait rien apporter au-delà de notre existence terrestre. La mort était un ennemi qui tenait la communauté captive, asservie par la peur, sans espoir au-delà du monde actuel (Hébreux 2:15).
Avec la maturité et l'expérience, j'en suis venu à voir que l’adoration est dérivée de l'idée de la valeur, ou de quelque chose d'une immense valeur. L’adoration est dirigée vers des objets ou des êtres dignes de notre dévouement total, de notre respect, de notre amour, de notre allégeance et de notre service. L'adoration est « le respect et la révérence accordés à un être divin ou à un pouvoir surnaturel. »
En lisant les Écritures, j'ai pu constater qu’Esaïe souligne que la connaissance du vrai Dieu créateur et les bonnes actions sont primordiales dans la véritable adoration. Lorsqu’Élie a affronté et a finalement vaincu les adorateurs de Baal dans ce rare concours religieux, il a dit à Israël de faire un choix entre deux formes de culte (1 Rois 18:21). La fausse adoration est basée sur une connaissance erronée sur qui est vraiment digne de notre dévotion et de notre allégeance. Très tôt, j'ai réalisé que Dieu est le seul qui soit digne d'adoration parce qu'il a créé et soutient toutes choses, visibles et invisibles (Colossiens 1:16).
Il n'est pas difficile de classer ce que j'ai vécu dans mon enfance comme des formes de fausse adoration. Cependant, il est plus difficile d'identifier et de catégoriser les pratiques de faux culte qui se produisent chez ceux qui ne s'inclinent pas devant les idoles, en particulier ceux qui mentionnent le nom de Dieu ou du Christ dans le cadre de leur proclamation de foi. Pourtant, Jésus a déclaré: « Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 7:21). La connaissance de l'identité de Dieu et de sa volonté, ainsi que de la manière d'être en relation avec lui et avec les autres, est à la base de la vraie adoration. Tout ce que nous faisons qui n'honore pas la volonté du Père n'est pas un véritable culte. C'est Jésus qui a posé les bases du véritable culte lorsqu'il a déclaré: « Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:24).
L'adoration résulte de la focalisation sur la vie, la mort, la résurrection, l'ascension et le retour de Jésus. Les bergers et les sages d'Orient ont reçu des anges des indications détaillées sur l'emplacement du Messie (Luc 2:10-20), et ils l'ont adoré parce qu'il avait été révélé par Dieu. Jésus a souligné la nécessité de connaître le vrai Dieu, qui est le Créateur de tout ce qui est visible et invisible. Et ce faisant, il parle de Dieu comme Père, Fils et Esprit, en parlant en substance de lui-même. Voici plusieurs exemples où Jésus est adoré:
Un lépreux s'agenouille devant Jésus en adoration. (Matthieu 8:2)
Un dirigeant s'agenouille devant Jésus après que celui-ci ait guéri son fils. (Matthieu 9:18)
Les disciples l'adorent après qu'il ait marché sur l'eau. (Matthieu 14:33)
Une femme cananéenne l'adore alors qu'elle demande de l'aide. (Matthieu 15:25)
Un homme tourmenté par des esprits mauvais est venu et s'est incliné devant Jésus. (Marc 5:6)
Un homme guéri de sa cécité par Jésus l'adore. (Jean 9:38)
Thomas a adoré Jésus en disant: « Mon Seigneur et mon Dieu ». (Jean 20:28)
Il a été adoré après sa résurrection et son ascension, et il l'est encore aujourd'hui. Jésus est l'objet de notre adoration - tout ce que nous avons, tout ce que nous faisons, tout ce que nous espérons tourne autour de lui. C'est pourquoi nous avons produit le calendrier liturgique de GCI. Notre seul centre d'intérêt est Jésus. Nous ne nous concentrons pas sur les jours du calendrier israélite - c'est un faux culte. Nous nous concentrons sur Jésus - sa naissance, sa vie, sa mort, sa résurrection, son ascension, son identité et son église. En tant que chrétiens, rien d'autre n'est digne d'être adoré.
L'adoration qui est véritable consiste à s'offrir à Dieu, totalement et inconditionnellement. Nous savons que tout ce que nous avons vient de lui. Nous savons que notre identité est en lui. Nous savons que notre avenir est entre ses mains. Il est le seul que nous adorons, et nous lui demandons de guider nos ambitions et nos objectifs pour qu'ils soient en accord avec sa volonté. Le vrai culte commence lorsque nous nous efforçons d'aimer Dieu par-dessus tout, en permettant à sa volonté de prévaloir dans notre vie alors que nous le servons lui seul. Le vrai culte est axé Dieu – le glorifiant et le louant lui seul.
Les actions qui définissent le culte
Étant donné que la véritable adoration implique l'ensemble de notre personne, de nombreuses actions que nous accomplissons constituent un culte. Lorsqu'elles émanent d'un bon cœur, nos pensées et nos désirs pour Dieu sont des formes d'adoration.
Nous construisons notre calendrier liturgique et nos assemblées cultuelles spéciales autour de Jésus, notre Emmanuel - sa naissance (Noël), sa vie (Épiphanie), son amour pour le monde (dimanche des Rameaux), sa passion (Jeudi saint, Vendredi saint, Samedi saint), sa résurrection (dimanche de Pâques), son ascension (dimanche de l'Ascension), son Corps - l'église (Pentecôte), son identité (dimanche de la Trinité), son retour (dimanche du Christ Roi).
Aimez ceux que Dieu aime - Jésus a dit que lorsque nous aimons les autres, nous l'aimons. Lorsque nous honorons et respectons ceux que Dieu a créés et qu'il appelle ses enfants, nous adorons Dieu.
Lorsque Thomas a eu la conviction que Jésus est Seigneur, il s'est exclamé: « mon Seigneur et mon Dieu! » Notre confession de foi, nos prières, nos chants et notre déclaration de la majesté de Dieu dans les louanges sont des actes d'adoration.
Le culte implique notre émotion. En s'exclamant « Rabbouni », Marie-Madeleine exprimait un soupir de soulagement, ainsi qu'un attachement affectif et un amour pour Jésus. Lorsque des personnes pleurent, rient, crient ou dansent avec exubérance (comme David) en réponse à la grâce de Dieu, une telle émotion constitue un acte d'adoration.
L'adoration comprend notre action de grâce - le lépreux et l'aveugle guéris sont revenus pour rendre grâce à Jésus; Marie a lavé et oint les pieds de Jésus, les disciples ont offert des choses matérielles pour permettre à l'oeuvre de Dieu de progresser. Les offrandes en termes d'argent, de temps, d'idées et d'énergie au service de Dieu sont des formes d’adoration.
Le culte parfait n'existe pas
Dans son article intitulé « Le culte parfait », Joseph Tkach souligne à quel point nous ne parvenons pas à exprimer notre culte de la bonne manière. Heureusement, comme l'apôtre Paul nous l'a dit dans Romains 8, l'Esprit intercède en notre faveur - non seulement sur la manière et le contenu des prières, mais aussi sur la manière d'adorer. Notre meilleur exemple de culte est Jésus, qui a passé sa vie à adorer le Père. Tout ce qu'il a fait était conforme à la volonté de son Père. M. Tkach conclut: « Le dernier mot sur l'adoration est que nous devons regarder Jésus comme celui qui le fait bien pour nous, et il nous invite à nous joindre à ce qu'il fait. »
Notre connaissance du vrai Dieu, nos offrandes sous forme de sacrifices vivants, notre détermination à aimer notre prochain et nos diverses actions destinées à montrer notre dévotion et notre révérence pour Dieu doivent être médiatisées et perfectionnées par Jésus, notre Seigneur et Grand Prêtre, qui siège dans les lieux célestes en offrant le culte le plus acceptable en notre nom.
Par Emmanuel Okai, directeur régional de l'Afrique de l'Ouest et du Ghana, et pasteur de l'église Akim-Oda, Ghana
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