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Ordinaire, mais non banal

La période entre la Pentecôte et l'avent est une partie essentielle du calendrier chrétien


Comme beaucoup de gens, j'aime les grands évènements. N'importe quelle excuse pour faire la fête. La veille du Jour de l’An, le 4 juillet, la Saint-Patrick, le Cinco de Mayo... Peu m'importe. Donnez-moi un chapeau coloré et de la musique de saison et je suis heureux. Une boisson appropriée aide. Lorsqu'il s'agit des célébrations sacrées de la vie et du ministère du Christ, je ne suis pas différent. Je me perds dans la signification profonde de siècles de liturgie et de tradition et j'attends avec impatience le prochain évènement du calendrier liturgique. Je suis même d'accord avec le fait qu'il n'y ait pas de chapeaux colorés.


Au moment où j'écris ces lignes, nous sortons de la célébration de la résurrection de Jésus, et nous regardons vers l'excitation de l'anniversaire de l'église chrétienne – la Pentecôte. Dans le calendrier liturgique de CIG, cette période s'appelle la saison de Pâques, et c'est le point culminant de saisons thématiques, commençant par l'avent, et passant par Noël, l'Épiphanie et la préparation de Pâques - chacune avec son propre objectif et son anticipation.


Mais dès que les chants et les messages traitant du vent et du feu et de la venue du Saint-Esprit se taisent, nous entrons dans la période connue sous le nom de « Temps Ordinaire ». À part le dimanche de la Trinité et le dimanche du Christ Roi, il n'y a pas de grandes célébrations sacrées jusqu'à ce que le calendrier recommence et que nous commencions la préparation de l'avent pour Noël.


Certains se demandent comment N'IMPORTE QUELLE partie de l'année peut être considérée comme « ordinaire ». « Abolissez le Temps Ordinaire », insiste K. E. Colombini dans un article portant ce titre. « Dans la vie chrétienne et à notre époque, demande-t-il, comment peut-on honnêtement considérer un temps comme ordinaire ? » Le théologien George Weigel est d'accord : Le Temps Ordinaire, déplore-t-il, est une « abomination terminologique ».


Toutes ces critiques partent du principe que l'adjectif dans « Temps Ordinaire » fait référence à ce qui est banal, non exceptionnel et ordinaire. Après tout, aucun d'entre nous ne se sentirait flatté si quelqu'un nous qualifiait « d'ordinaire ». Mais ont-ils raison ?


Le mot « ordinaire » ne signifie pas ici « routinier » ou « pas spécial ». Il fait plutôt référence aux « nombres ordinaux » (premier, deuxième, troisième, etc.) utilisés pour nommer et compter les dimanches (comme le troisième dimanche après la Pentecôte). Ce terme vient du latin ordinalis, qui signifie « numéroté » ou « ordonné », et tempus ordinarium, « temps mesuré ».


Combien il serait absurde pour l'église de traiter le Temps Ordinaire comme rien de plus qu'un temps banal ?

De proclamer Jésus comme le centre du centre, de se concentrer sur les mystères sacrés de la naissance, de la vie, de la mort, de la résurrection, de l'ascension et de la venue du Saint-Esprit du Christ, pour ensuite faire une pause pendant presque la moitié de l'année ?


Quel devrait être le centre d'intérêt de cette importante saison de l'année ? Comment pouvons-nous proclamer que Jésus est le centre du centre sans tenir aucune célébration ? C'est simple. Nous célébrons Jésus comme le centre du centre de nos vies chaque jour. Nous cherchons l'extraordinaire DANS l'ordinaire, et nous approfondissons notre relation avec notre Seigneur.


Les lectures liturgiques et les prières du Temps Ordinaire mettent l'accent sur la vie de disciple. Que signifie être un disciple de Jésus en ce qui concerne l'argent, le temps, les priorités, etc. Comment rencontrons-nous le royaume de Dieu et comment le percevons-nous dans notre vie quotidienne ? Quelles sont les conditions de la vie de disciple ? Comment grandir ensemble dans notre foi individuelle et collective ? Ce sont les éléments sur lesquels nous nous concentrons lorsque nous parlons de l'Environnement de la Foi.


Dans notre préparation pour la « prochaine grande chose », il est bien trop facile de manquer Dieu dans l'ordinaire. Nous sommes tout simplement trop occupés. Il y a un vieux dicton qui dit « Je n'ai qu'une minute / seulement soixante secondes en elle / qui m'a été imposée / je ne peux pas la refuser / je ne l'ai pas cherchée / je ne l'ai pas choisie / mais je souffrirai si je la perds...». Dans notre agitation quotidienne et hebdomadaire, combien perdons-nous ?


Trop souvent, j'ai vu et vécu ce que la poète et auteure Kathleen Norris appelle « les mystères quotidiens ». Norris nous rappelle que nous pouvons contempler Dieu dans les moments quotidiens de notre vie. Elle cite Thérèse de Lisieux, qui a écrit que le Christ lui était le plus abondamment présent non pas « pendant mes heures de prière... mais plutôt au milieu de mes occupations quotidiennes ». Norris parle de la valeur des activités répétitives comme marcher, faire du pain ou faire la lessive. Elle note que ces activités ordinaires se prêtent bien à la contemplation et à l'écoute de Dieu.


Les préoccupations concernant l'avenir nous détournent souvent du travail quotidien auquel nous sommes appelés. Nous pouvons nous acquitter plus facilement de la responsabilité de s'occuper de ce qui se trouve dans une journée donnée lorsque nous ne nous préoccupons pas de ce qui nous attend. Jésus aborde l'importance de laisser l'avenir entre ses mains dans ce qui suit :

Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. (Matthieu 6:34)

Trouver Jésus, c'est donc le chercher dans le moment et le lieu présents. Le passé est passé, et l'avenir est au-delà. Marcher avec Jésus exige que nous soyons présents dans l'ordinaire. Nous aurons tout le temps à l'avenir de préparer la prochaine grande célébration. Mais pour l'instant, nous nous concentrons sur la vie de disciple, sur la communion fraternelle et sur la communauté. Et trouver Jésus et marcher avec lui au milieu de nos vies ordinaires ne deviendra jamais banal.


Par Tim Sitterley,

directeur régional West E.-U

Article traduit par communion dans la grâce Québec

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