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Ne soyez pas anxieux


Comme vous sans doute, je me suis longuement interrogé sur des choses pour trouver que j’ai besoin d’une sorte de moyen de mieux faire face à toutes les informations, les controverses et la complexité qui déferlent sur nous depuis le début de la pandémie de la Covid-19 et plus récemment avec la mort de George Floyd, et des protestations et des émeutes qui s’en sont suivies.

Il semble que les conseils ne manquent pas. Mais je ne suis pas sûr que la plupart d’entre eux vont assez en profondeur pour nous permettre de passer au travers et d'aller de l'avant. Et certains d’entre eux semblent favoriser une anxiété accrue, la peur et même la panique. Pour autant que je puisse dire, la culpabilité, la peur et l’anxiété ne sont pas une base constructive pour relever des défis réels, y compris ceux qui sont plus au centre de notre attention présentement. Le plus souvent, ces motivations sont comme des alarmes qui se déclenchent. Si elles se prolongent trop longtemps, nous devenons insensibles à elles ou simplement nous nous épuisons, nous abandonnons, nous les évitons. Nous pouvons même être paniqués ou paralysés par elles.

J'ai une fois de plus porté attention au commandement de Jésus de ne pas « s'inquiéter », « être anxieux » ou « troublé » (toutes des traductions de la racine, merimnaó). Si vous vous souvenez bien, il dit plusieurs fois à ses disciples de ne pas s'inquiéter. Dans le contexte, il fait référence à diverses circonstances telles que le fait d'être sans nourriture ou sans vêtement, ou de se présenter devant des responsables civiques ou religieux, ou plus largement à propos de l'avenir (« demain ») ou de ce qui menace de mettre fin à notre vie terrestre, et à propos de son départ imminent. L'identification de ces déclencheurs particuliers d'anxiété ne semble pas être restrictive ou limitée aux seules circonstances particulières mentionnées. Ils semblent plutôt indiquer une sélection de cas communs et concrets dans lesquels nos angoisses se déclenchent souvent. (Voir par exemple Luc 12:11, Luc 12:22, Matthieu 6:25, Matthieu 6:27, Matthieu 6:34, Matthieu 10:19).

Ainsi, Jésus indique-t-il par ces exemples particuliers qu'il n'y a pas de situation dans laquelle nous devons vraiment être, ou devrions être anxieux, troublés, inquiets? Oui. C'est ainsi que d'autres auteurs du Nouveau Testament l'ont compris. Ainsi, Pierre écrit: « Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous » (1 Pierre 5:7). Paul nous exhorte: « Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces » (Philippiens 4:6). Remarquez à quel point leurs exhortations sont exhaustives. Toutes les circonstances sont couvertes.

Les auteurs du Nouveau Testament offrent une couverture aussi complète parce qu'ils reconnaissent et affirment la base et le motif pour ne jamais avoir à s'inquiéter. Ce fondement, cette base solide, c’est la nature et le caractère de notre Dieu, qui est notre Dieu trine et c’est ainsi qu’il s’est révélé être. La directive de ne pas s'inquiéter est le fruit d'une confiance en ce que Dieu est et sera. C'est parce que Dieu prend activement soin de nous, même individuellement, que nous ne devons pas, et nous n’avons pas besoin d’être inquiets.

Plus directement, Dieu exerce ses soins pour chacun en toute circonstance en et par Jésus-Christ et par son Esprit. La déclaration la plus complète et la plus positive que Jésus nous ait faite à ce sujet est consignée dans l'Évangile de Jean.


« Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi... Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point » (Jean 14:1, Jean 14:27).


« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33).


Remarquez que Jésus nous donne sa paix. Il en est la source. Et remarquez qu'il peut le faire sur la base de ce que lui seul peut faire et a fait: surmonter le désordre dans le monde ou le cosmos. Ainsi, en comptant sur lui, en restant en relation profonde avec lui (en étant « en » lui), nous pouvons partager sa paix. Et c'est effectivement une paix que notre monde déchu et brisé ne peut nous donner.

On ne nous dit pas de construire notre propre paix, mais plutôt, puisque nous lui appartenons en tant que Seigneur et Sauveur, crucifié et ressuscité d'entre les morts, nous pouvons faire l'expérience de sa paix. Et de cette manière, nous dépassons la tentation de l'angoisse, quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons. Le simple fait d'essayer de ne pas être anxieux ne fonctionnera pas. Cela ne fonctionne pas, n'est-ce pas? C'est seulement en comptant sur lui, sur ce qu'il est et sur ce qu'il a fait, fait et fera, que nous pouvons échapper au piège de l'anxiété, d’avoir le cœur troublé, et d’avoir peur. Et pour cela, Dieu a envoyé le Saint-Esprit dans nos cœurs et nos esprits, l'Esprit qui ne fait qu'un avec le Fils. C'est par le ministère continu du Saint-Esprit qui rappelle la Parole de Dieu que nous pouvons faire de plus en plus l'expérience de tous les avantages d'appartenir à Dieu par Jésus-Christ.

C'est grâce à ce que Dieu est et à ce qu'il a fait, fait et fera que nous pouvons être libres d'obéir au commandement de ne pas nous inquiéter, quelles que soient les tempêtes qui soufflent autour de nous.

Mais il peut y avoir des obstacles récurrents qui s'interposeront pour bloquer notre réception de la paix de Jésus. Je voudrais en mentionner deux, car je les ai trouvés trop efficaces dans ma propre vie et dans celles de ceux que j'ai essayé de servir au nom du Christ au fil des ans.

Tout d'abord, je dois dire qu'il y en a beaucoup, malheureusement même dans le ministère chrétien, qui tentent de motiver les chrétiens à faire le bien et la bonne chose en faisant appel à notre culpabilité, notre peur et notre anxiété, voire en les alimentant. Les exhortations à obéir au Seigneur peuvent être formulées en des termes qui déversent de l'essence sur le feu de nos angoisses ou de nos peurs. Les pasteurs et d’autres personnes peuvent être tentés, peut-être par leurs propres craintes et angoisses, d'exhorter leurs frères et sœurs à échapper à l'accusation. Dietrich Bonhoeffer, à son époque, en était très conscient au moment de la montée de l'Allemagne nazie. Il a noté que Satan lui-même est identifié comme l'accusateur des frères. (Voir 1 Pierre 5:8 ; Apocalypse 12:10) À ceux qui sont en formation pour le travail du ministère, il a dit (en paraphrasant) « L'église a déjà un Accusateur, elle n'en a pas besoin de plus. »

Entendre les accusations des frères qui sont formulées sous forme d'exhortations va en effet alimenter nos angoisses et nos craintes. Le Malin tentera de transformer de telles accusations en condamnation, ce qui entraînera la paralysie et le dégoût de soi. Cela ne vient pas du Seigneur. Le Seigneur nous convainc de tout péché dont nous devons nous repentir sur la base de la foi, de l'espérance et de l'amour, et non de la culpabilité, de la peur et de l'anxiété. C'est-à-dire sur la base de sa grâce transformatrice. Notre Seigneur n'est pas l'accusateur des frères. Nous pouvons à juste titre résister et rejeter les paroles de condamnation et d'accusation afin d'entendre des paroles de correction dans le contexte de la médiation de Jésus-Christ, sur la base de notre foi, de notre espérance et de notre amour. Et sur cette base, alors, repentez-vous, agissez et servez dans la paix du Christ, sur la base de sa droiture et de sa justice. Cela conduit à « l'obéissance de la foi » qui est le seul type d'obéissance qui intéresse notre Dieu. Comme Paul nous le rappelle, ce qui ne découle pas de la foi en lui est en fait un péché (Romains 1:16; Romains 14:23). L'obéissance qui découle de l'incrédulité au Dieu vivant n'honore pas Dieu et ne conduit pas à la participation de la propre justice de Christ. Elle ne peut que déboucher sur des tentatives de réaliser la justice de soi. La foi, l'espérance et l'amour pour Christ et le partage de son genre de ministère continu sont les seules bases de notre propre obéissance, et non des paroles d'accusation ou la crainte d'une condamnation.

Et deuxièmement, je veux mentionner ce que j'ai trouvé être un autre obstacle pour recevoir et vivre dans la paix de Jésus. Et il s'agit d'une certaine hypothèse ou attente cachée, quelque chose qui semble simplement « être dans l'air ». C'est l'hypothèse où l'attente que nous avons des autres ou, plus important encore, de nous-mêmes, que si nous ne sommes pas anxieux ou inquiets, nous ne nous en soucions pas. Nous signalons notre sollicitude en exprimant notre inquiétude, notre anxiété. Et nous pensons que nous ne pouvons maintenir nos soins qu'en maintenant notre anxiété. Il est donc impossible de se soucier et de ne pas être anxieux dans une telle hypothèse. Si nous obéissons à Jésus d'une manière, nous devrons lui désobéir de l'autre. Voilà une double contrainte incassable ! En effet, une prison autodestructrice.

Je pense que c'est cette même hypothèse qui a poussé les disciples à accuser Jésus de ne pas se soucier de la situation lorsqu'ils ont été pris dans la terrible tempête alors que Jésus dormait « sur le coussin » ! S'il se souciait vraiment d’eux, ils s'attendaient à ce qu'il soit pris de panique, à ce qu'il soit aussi anxieux et craintif qu'eux. Mais il ne l'était pas!

Si Jésus et le reste du Nouveau Testament sont sérieux et vrais, alors l'anxiété ne peut pas être un test de notre souci des autres. Au contraire, notre souci des autres doit plutôt être exprimé par notre foi, notre espérance et notre amour en Dieu par Jésus et dans le ministère actuel et continu du Saint-Esprit. La compassion de Jésus vient de sa paix, et non de son anxiété.

Et je pense que cette compassion et cette attention se manifesteront souvent dans le travail de la prière, en particulier dans les situations où ce que nous devons faire ou ce que nous pouvons faire n'est pas clair. La prière est un travail essentiel de l'église pour composer avec les « puissances, les autorités », celles que Jésus a vaincues, qui sont nos vraies ennemies, et non pas la chair et le sang comme le rappelle Paul (Éphésiens 6:12). Et parfois, la prière est effectivement le travail le plus pratique et le plus fondamental que l'église puisse faire pour vaincre le mal par le bien. C'est certainement le bon endroit pour commencer. Dans la foi, l'espérance et l'amour, nous nous tournons sans cesse dans la prière vers Celui qui a vaincu le monde et qui, ce faisant, nous donne une part de sa propre paix. De cette paix, de sa paix, nous pouvons alors découvrir d'autres moyens d'aider et de servir tous nos frères et sœurs en son nom.


Grâce et paix en Jésus-Christ,

Gary Deddo

Président, Grace Communion Seminary


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