top of page
Rechercher
Photo du rédacteurgci martinique

Il est temps de rompre le silence


Il est temps de se lever et de déclarer que tous les peuples sont faits à l'image de Dieu, que tous les peuples sont rachetés et réconciliés avec le Père par Jésus, et que Jésus est le remède au mal du racisme.


Êtes-vous déjà arrivé à un point où une décision devait être prise? Un point où les conséquences de rester silencieux face au mal sont bien plus importantes que de se lever et de s'exprimer? Il y a des moments dans notre vie où il se passe quelque chose dans notre monde, où des situations sont si mauvaises que vous ne pouvez et ne devez pas garder le silence. Un tel moment se produit dans notre nation en ce qui concerne la question raciale, et la réponse est l'évangile.


L'apôtre Paul s'est retrouvé confronter à prendre ce genre de décision dans Galates, chapitre 2. Soit il devait garder le silence face à une très grave préoccupation de l'église, soit il devait se lever et faire en sorte que tout le monde se concentre sur le Christ et l'évangile. Dans cette lettre, nous apprenons que Paul a confronté Pierre, son frère en Christ, sur une question que Paul a perçue comme préjudiciable au témoignage et à l'unité de l'église. Quelque chose qui était si mauvais que Paul ne pouvait pas garder le silence. Cet événement s'est produit dans la ville d'Antioche.


À cette époque, Antioche était le centre ou la base de la nouvelle église chrétienne païenne ou non-juive. Certaines des églises d'Antioche avaient eu un tel impact par leur témoignage pour Jésus que la Bible nous dit dans le livre des Actes « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. »


Politiquement et socialement, Antioche était la ville parfaite pour que juifs et gentils puissent jouir de la communion en Jésus-Christ. Lorsque Pierre est arrivé à Antioche, il a découvert des juifs et des chrétiens païens qui se réunissaient et prenaient leurs repas ensemble (sans doute sans tenir compte des lois alimentaires juives). Pierre s'est donc joint à eux et a partagé des repas avec les chrétiens païens. Cependant, lorsque des amis juifs de Jacques sont arrivés de Jérusalem à Antioche, Pierre a cessé de côtoyer les païens et a cessé de rompre le pain avec eux.


Pourquoi? Pierre ne voulait pas faire face aux critiques. De nombreux chrétiens juifs étaient convaincus que les chrétiens païens devaient conserver les traditions juives (Actes 15:1, 5). Ils croyaient que la circoncision (de la loi de Moïse) était toujours une condition pour être chrétien, donc les chrétiens juifs qui avaient été circoncis ne pouvaient pas être en communion (s'asseoir, manger, boire et se réjouir) avec les païens qui n'étaient pas circoncis.


Cela peut ne pas nous sembler important aujourd'hui.


La solidarité à table était très importante dans cette société. On ne s'asseyait pas simplement pour manger avec des gens qui étaient différents de vous sur le plan racial et religieux. Un repas en commun dans l'église devenait « la table de Dieu ». Manger ensemble rendait les participants frères et sœurs, et les juifs chrétiens ne voulaient pas risquer d'être spirituellement contaminés en mangeant avec des gens qui, selon eux, ne devraient même pas être à table.


Il y a deux questions importantes à considérer ici. Deux dynamiques étaient à l'oeuvre; deux très grandes questions ont divisé les gens pendant des siècles: la tradition religieuse et l'ethnicité. Ces deux choses sont encore aujourd'hui à la base de nombreux problèmes de l'humanité. La tradition religieuse et la supériorité ethnique étaient à l'oeuvre pour tenter de perturber l'unité que l'Esprit était en train de forger dans l'Église primitive.


Dieu n'a jamais voulu qu'un groupe de personnes pense qu'il est supérieur à un autre groupe de personnes, ou qu'un groupe est inférieur à un autre groupe. Lorsque les gens pensent qu'ils sont supérieurs ou meilleurs qu'un autre être humain - lorsqu'une personne refuse de reconnaître qu'un autre être humain est créé à l'image de Dieu et qu'il faut lui montrer l'honneur, la dignité et l'amour - ils laissent le péché de racisme régner dans leur cœur. Le résultat de cette réflexion est la rupture des relations, qui conduit à une société ou une culture brisée. Paul a vu à quel point les actions de Pierre pouvaient être préjudiciables au bien-être de la nouvelle église florissante. Il s'est senti obligé d'affronter son frère.


Notre pays [États-Unis] subit actuellement les effets du racisme systémique. Des manifestations contre l'injustice raciale ont lieu dans les rues de nombre de nos villes depuis des semaines. Je suis d'avis que ce dont nous avons besoin en ce moment, à notre place actuelle et à notre époque dans l'histoire, c'est de mettre davantage l'accent sur Jésus et plus de Paul en chaire.


Que se passe-t-il lorsque nous n'affrontons pas le racisme dans l'église - eh oui, malheureusement, il existe dans le corps du Christ - et dans la culture? Si le racisme n'est pas éradiqué, il se répandra comme du levain. Les actions de Pierre ont conduit d'autres chrétiens juifs - même Barnabas - à suivre son exemple et à se séparer des chrétiens païens. Lorsque les dirigeants d'église se taisent, cela influence les autres chrétiens, et la bonne nouvelle de Jésus-Christ n'est pas proclamée comme elle devrait l'être.


En tant que chrétiens, lorsque nous voyons des choses qui peuvent nuire au témoignage de l'évangile de Jésus-Christ, nous devons nous lever et nous exprimer! Lorsque nous voyons des choses qui font du mal à notre prochain, aux pauvres, aux plus petits d'entre eux, à nos semblables, nous devons nous lever et parler!


La vérité de la bonne nouvelle est que toutes les personnes, noires, blanches, brunes et jaunes, sont acceptées par Dieu non pas à cause de ce qu'elles ont fait ou peuvent faire, mais uniquement sur la base de la grâce de Dieu manifestée dans la vie, la mort, la résurrection et l'ascension de Jésus-Christ. Tous sont faits à son image et tous sont égaux en lui. Il n'y a pas de personnes supérieures et il n'y a pas de personnes inférieures. Personne n'est exclu de la communion du Père, du Fils et de l'Esprit.


La conduite de Pierre a compromis ce principe, car elle impliquait qu'il pouvait y avoir une supériorité de certains chrétiens fondée sur la tradition religieuse ou la race. La situation avait affecté l'ensemble de l'église d'Antioche et devait être abordée publiquement et de manière décisive afin de résoudre la désunion de l'église.

Nous nous trouvons aujourd'hui à un carrefour similaire. Si les disciples du Christ ne se lèvent pas et ne s'expriment pas sur les questions qui doivent être abordées, notre silence ne fait qu'ajouter au problème.


À titre personnel: lorsque j'étais enfant, ma famille vivait à Birmingham, AL, au début des années 1960. C'était à l'apogée du mouvement des droits civils, une époque de graves conflits raciaux dans notre pays. Dans les années 60, Birmingham était connu sous le nom de « Bombing-ham » en raison de tous les commerces, églises et maisons de noirs qui étaient victimes d’attentats à la bombe par des racistes blancs. Je rentrais souvent de l'école effrayé en courant avec mes sœurs et mes camarades de classe, car l'école avait reçu une autre alerte à la bombe et avait renvoyé prématurément les élèves.


Quand j'étais petit, ma famille passait de nombreuses nuits à dormir sur le plancher de notre salon, blottis les uns contre les autres, au lieu de dormir dans nos chambres et dans nos lits, parce que mon père voulait que nous soyons tous dans le même espace, la même pièce, au cas où nous devrions sortir en courant de la maison si notre maison ou celle de notre voisin était visée par un attentat à la bombe.


Nous n'habitions pas loin de la 16th Street Baptist Church, où quatre petites filles noires, Carole Robertson, Addie Mae Collins, Carol McNair et Cynthia Wesley, ont été tuées lorsque l'église a été victime d’un attentat à la bombe. De temps en temps, je dis leurs noms à haute voix, pour garder leurs souvenirs vivants pour moi.


Il a fallu cet horrible attentat à la bombe dans une église et la mort de ces quatre précieuses petites filles noires pour que certaines personnes rompent enfin leur silence concernant le racisme systémique en Amérique.


Quand je pense aux protestations que nous avons vues ces dernières semaines, j'ai mal au coeur. Il y a beaucoup de douleur dans ma communauté. Nous espérons, contre toute attente, que ce sera un tournant dans notre nation. Que nous aurons enfin des conversations sérieuses sur la question raciale dans ce pays, suivies de mesures sérieuses pour apporter les changements nécessaires qui sont désespérément requis. Mais si nous ne nous concentrons pas sur Jésus et la bonne nouvelle qu'il a apportée, nous n'avons aucun espoir.


Je ne peux pas m'empêcher d'être déçu par le silence des voix de tant de personnes d'influence. Je suis déçu que de nombreux chefs spirituels du corps du Christ aient choisi de garder le silence. Le racisme systémique et l'injustice raciale sévissent dans notre pays, en partie parce que nos églises n'ont pas su prêcher le message de Jésus, à savoir que tous sont créés égaux, que tous sont aimés, que tous sont pardonnés, que tous sont inclus et que la race ne devrait jamais être un facteur à cet égard.


Il est grand temps pour nous tous - noirs, blancs, bruns, rouges et jaunes - de nous unir pour nous tenir debout et partager la bonne nouvelle de Jésus, et ce faisant, de nous exprimer avec force face au racisme systémique et à l'injustice raciale dans notre pays! Il est particulièrement important que le message soit entendu de la bouche de nos pasteurs blancs et nos chefs d'église.


Il est temps de se lever et de s'élever contre l'injustice raciale.


Il est temps de se lever et de déclarer que tous les peuples sont faits à l'image de Dieu.


Il est temps de se lever et de proclamer qu'en Jésus-Christ, tous les peuples sont rachetés et réconciliés avec le Père.


Et il est temps pour nous tous de cesser de nous taire et de nous lever, de nous montrer et de parler en proclamant que Jésus-Christ est le remède au mal du racisme.

Il est temps de rompre le silence !


Par Charles Young, pasteur de GCI, Atlanta, GA



13 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


Post: Blog2_Post
bottom of page